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Cri de Douleur

15 septembre 2009

Le 11 mars 2007

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PROLOGUE

Il est 01h20, tu rends ton dernier souffle dans la douleur. Mes larmes coulent sur mes joues mais elles ne représentent absolument rien face au néant qui se creuse sous mes pieds.

Un mois auparavant,

La joie avait retrouvé vie dans ton coeur, des projets pour cet été emplissaient tes pensées de merveilleuses images. Tu te regardes dans le miroir, te souris... Je t'observe. Qu'il est magnifique ce sourire sur tes lèvres, avec cette étincelle qu'il fait naitre dans tes yeux. Je me sens si bien et en l'espace de quelques secondes, j'oublie les mois difficiles que nous venons de traverser face à la maladie qui te touche.

Il y a peu, tu apprenais que tu avais un cancer pulmonaire, et pour ajouter à ta detresse, on te dit qu'il ne te reste plus qu'un an à vivre. Un an... Tu en trembles encore quand tu penses à ces mots durs. Mourir ? Tu as sept enfants qui ont encore tellement besoin de toi. Tu le sais et tu devines la detresse qui les anéantirait si tu devais partir. Alors tu décides de mener ton combat. Pendant une année, chimiothérapie et radiothérapie t'affaibliront physiquement mais ta force ne cesse d'alimenter ton esprit.

La semaine dernière, au cours de ta neuvième chimiothérapie, ton medecin t'annonce enfin une bonne nouvelle. Tu es en quasi rémission complète. De ton combat, tu es fière. Car voilà une année qui s'est écoulée et tu es là, debout et tu as su la combattre cette putain de maladie. Ton medecin veut que tu fasses une dixième cure de chimio. Tu hésites et tu finis par accepter car il a de bons arguments.

Kadi ? Plongée dans mes pensées, je n'ai pas vu que tu me parlais. Oups. Oui ? Et là, tu me parles de ces fleurs que tu vas revoir fleurir cet été dans ton jardin, de ton désir de repeindre toute la maison... Bref elles s'annoncent bien fatigantes pour moi, ces vacances. Je crois que tu cherches à m'achever. Mais en même temps, je t'admire tant et pour une fois, j'abandonne mon blouson de colère et je peux à nouveau te regarder comme une enfant, ton enfant.

Le mois de mars approche et tu te questionnes sur la réelle necessiter de te rendre à l'hôpital pour la dernière cure. Nous, ta famille, on te persuade d'accepter.

Pendant la cure, tu te sens plus fatiguée que d'habitude. Au bout du troisième jour, tu as des bourdonnements dans les oreilles. Ton medecin passe de voir, il te dit que tout s'est bien passé, qu'il te reverra dans quelques mois pour un bilan complet. Il en profite même pour te parler de ses vacances qu'il s'apprête à prendre. Tu lui dis que tu as des bourdonnements dans les oreilles. Et il continue de te parler de ses préparatifs.

Tu rentres chez toi ce jour là. Tu sens qu'il y a un truc qui va pas. On a du mal à te croire, ton medecin dit que tout va bien alors pourquoi tu nous dis ça ? On refuse de voir que tu vas mal. Il n'y a pas plus sourd celui qui ne veut rien entendre et plus aveugle celui qui ne veut rien voir. Tu te plains mais personne ne t'écoute sauf TON mari, mon père.

Le lendemain matin, tu te sens vraiment pas bien. Ton medecin lui part en vacances donc n'est pas joignable. Papa appelle le medecin traitant, qui lui aussi prend à la légère tes remarques. Il te conseille de ne pas t'inquièter et que les bourdonnements dans les oreilles, c'est un effet secondaire de la chimiothérapie et que ça va se resorber.

Le week-end passe, tu ne sors plus de ton lit, dors toute la journée, n'entend quasiment plus ce qu'on te dit... Tu ne manges plus, et pourtant tu as toujours des nausées. Lundi matin première heure, on appelle ENCORE le medecin traitant, qui passe à la maison et qui relative encore.

Mardi matin, PAPA t'amène aux urgences de la clinique et là je préfère t'éviter le passage où ILS t'ont menée en bateau, nous ont menés en bateau... Pour résumer, on nous MENT sur les causes de ton mal être. On nous fait croire que c'est ton cancer qui est responsable de tout. Et nous, on ne comprend plus rien. C'est si loin du pronostic fait, il y a moins d'une semaine.

Puis samedi matin, le medecin du service annonce à papa qu'il te reste peu de temps. Quand il nous l'annonce, on imagine pas le gouffre qui est entrain de se creuser... Je reste près de toi cette nuit là et mes larmes, je n'arrive plus à les cacher. Tu souffres tellement, tu as si mal. J'en peux plus de te voir si mal, t'entendre tes gemissements que je supplie un dieu auquel je ne crois pas de stopper tes souffrances.

Il est 01h10, tu t'endors... Ou devrais-je dire ton corps t'abandonnes.

Il est 01h20, tu rends ton dernier souffle dans la douleur. Mes larmes coulent sur mes joues mais elles ne représentent absolument rien face au néant qui se creuse sous mes pieds...

Tu as lutté si fort, tu t'es montrée si courageuse... Mais je sais déjà que ce courage là, je ne l'ai pas. Je sombre, ma vie n'a plus aucun sens...

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Cri de Douleur
  • Parce qu'il y a des erreurs qui ne pardonnent pas et que notre gouvernement protège... Aujourd'hui à court de souffle, d'injustice je veux crier l'horreur du monde médical dans toute sa splendeur ! Que justice soit rendue à mes parents...
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